Trois questions à…
Marie-Dominique Vergez,
chargée d’une mission nationale sur le parrainage
La présidente du tribunal pour enfants de Créteil, Marie-Dominique Vergez, a été chargée par Ségolène RoyaL d’auditionner toutes les associations de parrainage et de souligner leurs apports et leurs difficultés, afin de lui livrer, fin octobre, des propositions. L’objectif: établir un cadre social et juridique qui respecte la richesse et la diversité des associations, les fasse mieux connaître et leur permette de se développer dans de bonnes conditions.
Comment définissez-vous le parrainage?
La définition du parrainage est complexe. Actuellement, celui qui concerne l’étranger est le plus connu. Il en existe aussi dans les entreprises, dans les établissements scolaires, au sein des associations. Certains, comme le Secours populaire et le Secours catholique, organisent des rencontres entre des familles et des enfants. Mais ces actions ne s’appellent pas du parrainage. Bref, ce n’est pas étonnant que les services sociaux et le public aient du mal à s’y retrouver.
Quels sont les obstacles à son développement?
Le manque de moyens des associations, dont les membres sont pour la plupart des bénévoles. Leur difficulté à se faire connaître et à recruter des candidats.
Mais aussi la réticence des services sociaux qui, par manque d’information, redoutent la concurrence des parrains, des non-professionnels qui combleraient de façon déguisée le manque d’éducateurs.
Il semble que bon nombre d’adultes soient prêts à parrainer des enfants mais ne sachent pas à quelle porte frapper?
Nous devons faire un gros travail de mise en lien avec le public. Le parrainage, c’est du bénévolat éclairé. Le parrain ne prend pas la place du parent. Il s’engage sur la durée, donne de l’amour et du temps sans attendre de reconnaissance et en sachant que cette relation peut s’arrêter si les parents, qui détiennent l’autorité, refusent de continuer. C’est une aventure dont on ne sait ce qu’elle vous réserve, à l’image de la vie. Quand nous aurons réussi à faire passer clairement cette information, à publier un guide du parrainage et à centraliser des lieux d’information, un immense pas sera franchi.
LAURENCE DELPIERRE
TopFamille N°19 Décembre 2001